« Il y a des mois que je marchais. Mon guide ne parlait pas ma langue et je ne parlais pas la sienne. Notre communication était faite de gestes, de sourires, de naturels. Le soleil avait brûlé depuis longtemps ma peau pâle et mon regard s’était pacifié face à la beauté des paysages. Chaque homme devrait pouvoir entreprendre un voyage comme celui-ci. Un voyage de l’âme, au delà du corps et de toutes fausses pensées. Je n’étais plus l’homme de mon passé. Je le sentais dans mes tripes. A chaque fois que je portais de la nourriture à mes lèvres. A chaque fois que je fermais les yeux avec comme veilleuse la lune et ses danseuses les étoiles.
J’avais perdu la notion du temps. Je ne connaissais pas même la direction où nous allions. A dire vrai, c’était la première fois de ma vie où je me sentais libre. Libre d’être moi-même. Cet inconnu qui n’osait pas se rencontrer. Je le fais quasiment à chaque pas à présent. Et peut-être est-ce pour cela que nous croisâmes la route de la femme. Mon guide la nomma Pôgan. Je ne savais pas ce que cela signifiait. Mes oreilles ne savaient pas entendre, mais mes yeux savaient voir. Sa silhouette était aérienne et ses hanches appelaient pourtant un foyer. Sa tenue était simple et pourtant je m’émerveillais face aux plumes qui bougeaient avec elle. Sa danse était une démarche vers un autre monde que mes yeux ne faisaient que frôler. Son sourire ne m’appartenait pas, elle était enfant des étoiles. Ses yeux étaient rieurs et pleins de sagesse, rappel des traditions anciennes que je méconnais. Tous ses gestes étaient une offrande à la terre. Tous ses chants une promesse d’un monde meilleur. Je ne me lassais pas de la voir évoluer sur cette terre qui est sienne. Je ne me lassais pas de la voir prendre sa place dans le monde et célébrer la vie.
Je repris la route sans réponse mais avec un présent bien plus précieux : celui qu’en chaque femme réside la paix.
Le temps se confondit encore et encore. L’homme en moi devint pôgan. Je ne voulais plus me battre. Je ne voulais plus de guerre. Je voulais la paix.
J’appris à aimer une femme. Elle apprit à aimer un homme.
Ensemble nous comprîmes alors ce que signifie pôgan.
Ensemble, nous formons le couple sacré. »
Ozalee – Farah Sahbi
TOUS DROITS RÉSERVÉS. Merci de mettre la source quand vous partagez : https://alchimiedesmots.wordpress.com/2014/07/22/le-masculin-rencontre-le-feminin/
Ceci est une création personnelle (pour le texte) Image internet.
Superbe, meguesh !
Merci beaucoup 🙂
C’est beau ce texte. ça me rappelle la fusion de mon masculin à mon féminin sacré. C’était un bon moment. 🙂
Merci pour cet écrit 🙂